Oui, le journalisme est magnifique !
« Murambi, le livre des ossements » est une hybride littéraire. C’est à la fois un roman, un reportage, une enquête, un compte rendu, et un portrait. Il fusionne ces divers genres que notre professeur, Assane Diagne, désignait comme les genres dits de témoignages en journalisme.
À travers « Murambi », Boubacar Boris Diop témoigne, mais avant tout, il offre un récit. Les voix des personnages s’entendent avec une justesse méticuleuse. Les mots portent leur poids de signification. Les émotions se déploient sans excès. Et sans artifice.
Dans sa forme, « Murambi, le livre des ossements », a le pouvoir d’absorber l’horreur du génocide rwandais et de la transcender pour un amoureux de la littérature. Le livre des ossements est un récit historique. Un documentaire sur le génocide rwandais. C’est aussi, à mon sens, une œuvre littéraire d’une grande profondeur.
L’expérience de lecture est élevée, au-delà des simples faits pour scruter les aspects les plus complexes de notre rapport avec le passé. Le grand Boubacar Boris parle à tous ceux qui cherchent à comprendre et à transcender les tragédies de l’histoire.
Le titre, « Murambi, le livre des ossements » est à la fois descriptif et provocateur. C’est une fiction. Mais l’auteur s’appuie sur les témoignages des survivants et ses propres observations. Voilà ce qui a ancré son travail dans une dimension journalistique, comme il l’a lui-même souligné.
Et c’est ce qui donne envie d’être sur le terrain. Te sentir. Toucher. Entendre. Pour ensuite relater et l’ambiance et les faits.