Ce stage qui m’a marqué ! 

Je devais interviewer le DG adjoint de l’ANSD qui rendait visite à l’archevêque de Dakar Monseigneur Benjamin Ndiaye. C’était mon premier jour de terrain avec Iradio. 

Nous sommes invités à nous présenter avant l’interview. Le DG adjoint de l’ANSD s’appelle Abdou Diouf.

Je me présente : Abdoulaye Wade.

Imaginez la suite avec l’humour de l’archevêque. 

Ce nom que je porte est encombrant. Il crée des situations hilarantes. Mais c’est pas seulement mon nom. Il y a aussi mon âge, ma taille…

Le 19 Mai 2022, And Samm Jikko Yi allait déposer une lettre de protestation à l’Ambassade de France au Sénégal pour soutenir l’international sénégalais Gana Gueye. Forces de l’ordre et journalistes se sont chipotés puisqu’on interdisait à la presse de se rapprocher de l’ambassade. 

En suivant les journalistes et cadreurs qui se déplaçaient d’un coin à l’autre, un des reporters m’interpelle en Wolof :

« Mais toi, tu fais quoi ici », surpris de me voir dans ce groupe.

Quand j’ai fini de répondre, il m’a dit avoir cru que j’étais « un élève qui déambulait avec mon sac là ».

Un autre jour, dans une conférence à l’hôtel le Ndiambour, un interprète dit à mon cadreur « vous, vous faîtes travailler un enfant », en me désignant de la main. 

Je me rends à Massalikul Jinaan pour faire un reportage sur les préparatifs du séjour du khalif général des Mourids, le policier me prend la main en me demandant « Boy xanaa toi tu es le plus petit à ITV ».

Presque chaque descente sur le terrain, de telles scènes se produisent dans des lieux où je me rendais pourtant pour travailler. On pensait que c’est un petit qui se promène. C’est injuste.

Le stage m’a surtout permis de m’intéresser à des questions essentielles. Car pour chaque événement, j’essayais d’en savoir plus avec des recherches que je faisais sur le sujet.

En couvrant la conférence de presse du Collège des délégués de la BICIS, je me suis par la suite intéressé aux flux financiers illicites. Ce déclic était devenu automatique. Pour chaque travail effectué, je tentais d’en savoir plus avec des recherches. Même si j’ai pas toujours eu la possibilité de d’approfondir avec des dossiers, comme on nous en parle à l’école.  

Il serait intéressant de pouvoir produire d’autres papiers sur des sujets à partir de conférences de presse, rencontres ou encore des rapports. J’ai l’impression qu’on se concentre strictement sur le compte rendu d’événements, tellement il faut que le papier passe. Il faut parfois du recul, pour bien informer. Peut-être que l’actualité s’impose. Mais elle impose également des traitements partiels de certains sujets. 

L’encadrement que j’avais dans mon organisme de stage m’a beaucoup aidé. Des journalistes généreux, ouverts et disponibles, qui écoutaient et échangeaient pour parfaire mes papiers. En partant en stage, Madame Samb a demandé à Antoine Diouf de me permettre de pratiquer tous les supports du groupe. Ce que j’ai eu la possibilité de faire. 

Les sessions intensives qu’on a fait à l’Ejicom m’ont permis de m’adapter très vite. On produisait déjà en presse écrite, télé et radio. 

Mon défi était surtout de travailler dans une immédiateté pressante. J’étais pas encore habitué. Mais j’ai fait de mon mieux.

Itv, Iradio, Bés bi. J’ai eu la chance de travailler pour différents supports dans une rédaction dynamique, avec des professionnels généreux.

Merci infiniment.