Meurtre à Pikine, couverture journalistique!
Meurtre à Pikine, couverture journalistique!
Même si « le journalisme n’est pas de la science, la rigueur qu’on demande au bon journaliste, elle est scientifique », Hamidou Tidiane Sy, directeur de l’École Supérieure de Journalisme, des métiers de l’Internet et de la Communication (EJICOM)
Le traitement du meurtre de ce week-end du 21 Mai 2022 à Pikine est un vrai cas d’école. La victime était agressée, enceinte, entre autres rumeurs que les faits avoués par l’auteur ont simplement démenti.
Avec une rigueur scientifique, le journaliste vise les faits. Il s’accroche au réel, au factuel. Il ambitionne le sommet de la démarche scientifique.
Le philosophe Gaston Bachelard avançait déjà que « le fait scientifique est conquis, construit et constaté ». Conquis sur les préjugés. Construit par la raison. Constaté dans les faits.
Les techniques de recherche en sciences sociales peuvent être utiles pour la collecte et le traitement de l’information, à côté des techniques journalistiques bien connues.
La recherche scientifique et le vrai travail journalistique obéissent à une rigueur presque similaire.
Mais tout ceci est théorique. En pratique, les faits sont distants, difficiles à conquérir. Je m’en suis surtout rendu compte en début de stage dans une rédaction.
Car il y a des sources qui interviennent.
Tous rapportent. Certains racontent. D’autres inventent.
La perspicacité requise pour aller au-delà des opinions et livrer les faits m’a fait penser à la « rigueur scientifique » évoquée par Hamidou Tidiane Sy.
On connaît le fact-checking. C’est parce que les faits sont bafoués qu’il existe désormais comme un genre à part entière dans le journalisme.
Il faut, même si tout presse et urge pour avoir scoop ou exclusivité, s’en tenir aux faits.
Les citoyens qui partagent des informations fausses ne recevront nul grief. Mais si la presse se mêle au jeu, il y a lieu de s’arrêter.
Devant les faits, on a beau tailler et limer, sculpter ou polir, les FAITS restent sacrés.